Dans ce webinaire du 5 juin 2023, Marie ROBERT (chargée de mission « Milieux aquatiques » au Parc National de Guadeloupe), Eléonore MIRA (enseignante chercheure à l’Université des Antilles) et André EVETTE (chercheur et ingénieur à l’INRAE de Grenoble), échangent et débattent sur le projet “PROTÉGER”, un projet intégré de promotion du génie végétal sur les berges des rivières de Guadeloupe.
Au sein du point chaud de biodiversité des Iles antillaises, la Guadeloupe présente une biodiversité végétale remarquable. La forte urbanisation qu’elle connaît le long de ses cours d’eau conduit à la dégradation alarmante de ces derniers par l’artificialisation des berges et la prolifération des espèces exotiques envahissantes. Depuis 2015, le projet « PROTEGER », piloté par le Parc national de la Guadeloupe et associant INRAE et l’Université des Antilles, promeut et développe l’utilisation d‘espèces autochtones et la copie des modèles naturels pour restaurer les écosystèmes ripicoles. La première phase du projet (2016-2018) a permis de caractériser les ripisylves de Guadeloupe et d’identifier les espèces indigènes potentiellement adaptées pour la restauration des berges. La deuxième phase du projet (2019-2022) s’est intéressée au contrôle de la multiplication de ces espèces, et à leur utilisation sur des chantiers de protection et de restauration de berges. Une expérimentation sur le bouturage a ainsi été conduite sur 21 espèces indigènes de ligneux et herbacées, une seconde sur la germination et la croissance de plantules de 5 espèces de légumineuses. Les résultats permettent de définir des espèces locales utilisables en génie végétal pour des types de milieux variés et les différentes strates de végétation. Une formation et un chantier de démonstration ont eu lieu en novembre 2022. Les premiers chantiers pilotes sont sur le point de démarrer. La troisième phase à venir prévoit la diffusion des connaissances, vers les acteurs du territoire et le développement d’une filière économique locale de pépinières et d’entreprises spécialisées. Ce projet permet ainsi l’amélioration des connaissances scientifiques des milieux ripicoles guadeloupéens et le développement de techniques innovantes de restauration et de protection de ces milieux à l’aide d’espèces végétales locales. Ce projet associe gestionnaires et chercheurs dans une approche globale pour le développement d’une filière durable de génie écologique à l’échelle du territoire guadeloupéen.